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La pollution lumineuse, qui s'en soucie ?

Car, le saviez vous, nous sommes menacés par la disparition prochaine du ciel noir étoilé...
C'est un problème qui va bien au delà d'un simple regret des astronomes amateurs.

Photographie réalisée au sommet du lieu dit "La Chapelle St Louis", à 25 km au Sud de Calais :
panorama de la Plaine Maritime, qui s'étend de Calais à la frontière belge, et bien au-delà,
jusqu'aux Pays-Bas et au Danemark.

C'est l'un des meilleurs sites d'observation astronomique de la région...

	La région de Calais, comme bien d'autres, est victime de la "pollution lumineuse", invasion insidieuse du ciel étoilé par les éclairages urbains parasites, souvent inutiles, mais hélas toujours imposés à la population, quand ils ne sont pas réclamés par les habitants dans un souci légitime de sécurité. L'extension de l'éclairage urbain, sur les parkings notamment, en invoquant le souci de la sécurité publique, est toujours un argument électoral de choc.
	Hélas, la sécurité assurée en ville par les éclairages n'est qu'une illusion : un cambrioleur qui dispose de lumière voit bien mieux le larcin qu'il est en train de commettre, et le commet plus rapidement et plus "efficacement". Certaines études américaines mettent en évidence une stagnation, voire une augmentation de la criminalité et de la violence urbaine, liées à une meilleure qualité de l'éclairage des voies publiques ! Paradoxal...
	Le halo jaune-orange de la photo ci-contre correspond aux éclairages au sodium de l'agglomération calaisienne, de ses installations portuaires, de ses zones commerciales et de celles du terminal du Tunnel sous la Manche. L'observation du ciel profond par les nombreux astronomes amateurs de la région est un exploit dans ces conditions...

Éclairer la chaussée, c'est bien, mais illuminer le ciel, le talus et la dune, quel intérêt ?

(ci-contre : l'éclairage d'un village du littoral)

A quoi sert-il donc d'éclairer au milieu de la nuit une vitrine de magasin ou une rue déserte ?
Une discothèque connue est-elle réellement obligée d'utiliser des projecteurs dont le faisceau est visible à 20 km ?
Pendant ce temps, les modestes particuliers que nous sommes sont incités à économiser l'énergie sous toutes ses formes !
N'oublions pas que l'éclairage urbain excessif est avant tout ruineux en énergie (donc en euros !).
Nous payons tous l'électricité à prix d'or, qu'il s'agisse de notre consommation personnelle, ou de l'éclairage de parkings vides et de monuments déserts.
Les dépenses municipales consacrées à l'éclairage constituent une partie non négligeable de nos impôts locaux.
Notons aussi le surcoût de tous les articles vendus dans les magasins aux vitrines éternellement illuminées.

Exemple extrême, la photo ci-dessus contient la Pleine Lune... mais où donc ?
Ne parlons pas des étoiles.

Ainsi, au centre-ville de Calais, ainsi qu'à Calais-Nord, il n'est désormais plus possible d'observer que la Lune,
les planètes, et quelques rares objets de Messier (M31, M57, M13).
Nos enfants se demanderont peut-être un jour à quoi pouvait bien servir un télescope, vers la fin du 20e siècle...
et surtout ils n'auront aucune idée de ce que peut être une nuit étoilée, sous le ciel perpétuellement orangé des agglomérations, noyées dans un bain de lumière artificielle.

La pollution lumineuse est un problème économique et écologique rarement évoqué, si ce n'est lors des chocs pétroliers.
Quelle dérive peut bien pousser à la surconsommation d'électricité alors que l'époque est, officiellement, orientée à l'économie de pétrole et de ressources non renouvelables ?
Qui incite les communes à éclairer à outrance, bien au-delà des besoins réels de la sécurité urbaine, au mépris des règles économiques les plus élémentaires ?

Quand mettra-t-on fin aux "lux de luxe", alors qu'une partie de la population a parfois bien du mal à régler
une facture d'électricité correspondant à des besoins minimaux ?
( rappelons que le "lux" est l'unité de mesure de l'intensité lumineuse)

Information :

la pollution lumineuse nocturne vient d'être officiellement interdite en République Tchèque pour le plus grand bien des contribuables locaux.
Tout éclairage urbain n'étant pas indispensable la nuit doit être éteint (source : le Monde du mercredi 10 avril 2002)

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